samedi 23 avril 2011

On the road again (sur la route avec Attack of the Microphone, 1ière partie))

      À l'automne 2006, diverses circonstances m'amènent à devenir le booker d'Attack of the Microphone, quelques semaines avant le lancement de leur album "Close the book, the bull is leaking".  Un soir d'octobre ou novembre, je les rencontre à leur local de pratique pour qu'on discute de tout ça, question de s'assurer que tout le monde va dans le même sens, et ils me font entendre leur album.  J'ai leur démo, "Muerte de Risa", paru en 2004, et je l'aime bien avec son mélange de Faith No More et QOTSA, mais ce nouvel enregistrement me met sur le cul!  Une couple d'années auparavant, le e.p. de December Shade m'avait impressionné avec un son à la Fugazi/At the Drive-In, mais là, j'écoutais un  disque d'une maturité que je n'aurais pas espéré d'un band local!  Sérieusement, je crois que si le band avait profité du soutien d'un label et d'une production professionnelle à ce moment, ce disque aurait fait ouvrir les yeux à bien du monde!  La diversité des chansons, la qualité des compositions et des arrangements auraient permis à Attack de rivaliser avec n'importe quel band de rock lourd au Québec ou au Canada, et le style était totalement en prise sur son époque.  C'est mon opinion...

      L'album parait le 6 décembre 2006, et tout de suite après, je me mets au boulot dans l'espoir de faire sortir le band du Bas-St-Laurent où il est confiné depuis sa naissance; objectif: Montréal.  Avant de s'élancer sur la route, il faut d'abord s'équiper d'un véhicule capable de transporter tout ce beau monde, en plus de l'équipement.  On trouve une van convenant au budget dans le coin de Laval et on fait un aller-retour pour la récupérer.  Pour un véhicule qui a coûté 2500-3000$ (pas sûr), je crois que c'était une bonne affaire;  la van a transporté le band un peu partout entre Halifax et Rouyn-Noranda et 4 ans plus tard, elle est toujours en service!  Donc, dénicher un show à Montréal, et tant qu'à être sur la route, un autre à Québec ou Trois-Rivières.  Je regarde les listings de shows dans différents bars de Montréal, et je trouve quelque chose d'intéressant pour le 17 mars (2007) au Café Chaos; Maximum RNR de Toronto y joue et il ne semble pas y avoir d'autres bands sur le bill.  Comme personne ne connait Attack à Montréal, j'use d'un peu de stratégie!  Je contacte le bar et je leur dis que le show du 17 m'intéresse pour Attack (je leur envoie une copie de l'album et le lien Myspace) et je leur dis que j'ai déjà contacté Maximum RNR et qu'ils n'ont pas de problème avec ça si eux sont  d'accord.  J'envoie un message au groupe et je leur raconte que j'ai contacté le bar et qu'ils sont d'accord si c'est ok pour eux.  Finalement, tout le monde est d'accord!  Premier show à Montréal?   Check!

      On boucle la fin de semaine avec un show pour le vendredi 16 à Trois-Rivières, avec Psychotic 4 en tête d'affiche.  On rentre sur le show grâce au coup de pouce d'un ami qui s'avère être le président du label de P4 (ça aide) et même si Attack sont les premiers sur 4 bands, on est contents, ça fait un show de plus!  All aboard! Direction Ouest!  Le show de Trois-Rivières se déroule assez bien, mais les 4 bands donnent un mélange un peu étrange et il n'y a pas beaucoup de monde.  Peu importe, ça fait une bonne pratique pour le lendemain.  Départ pour Montréal dans la nuit en pleine tempête et dodo chez Pettit et Petit. Le sound check au Café Chaos se déroule très bien et déjà je peux dire que certaines personnes présentes sont impressionnés ou surpris par ce band de gaspésiens ( c'est où la Gaspésie?) qui sonne en tabarnak!  Le soir venu, il y a finalement pas mal de monde et au volume des voix et du nombre de "ben manque" entendus, il y a beaucoup de représentants de la diaspora matanaise!  En passant, pour cette fin de semaine, je suis d'office à la guitare; le king du feedback, l'as de l'accord tout croche pis du pas su'a note est de retour!   En effet, François a quitté le groupe quelques semaines auparavant et son remplaçant, Jonathan, avait déjà planifié  un voyage au soleil; donc je reprends du service pour 2 shows (et 3-4 pratiques).  C'est aussi le début des frères Pettit et Petit (les Dupont et Dupond du rock'n'roll) à titre de roadies officiels.

      Attack ouvre le show et ça se passe bien, la foule reçoit ce qu'on lui donne: du gros rock qui fesse comme un coup de pied dans les dents.  D'après les commentaires reçus et l'impression que j'ai eu sur scène, ce premier passage dans la grande ville est une réussite. Keith, le guitariste de Maximum RNR, s'est dit surpris de la qualité du band, car selon lui (et il a raison), les bands qui viennent des régions sont souvent des bands de jeunes sans expérience avec du gear qui ne sonne pas trop, mais avec Attack, c'est autre chose; certains membres ont eu des bands qui ont tourné et l'expérience est là (en plus d'une bonne dose de talent).   Le deuxième band sur scène est Dutch Oven,  un band adepte de Black Sabbath comme de Mudhoney; ça donne du gros rock sale.  La rencontre de ce band sera importante pour Attack et ils joueront ensemble à plusieurs reprises par la suite, dont une virée dans les Maritimes en juin  2009,  et ils lanceront un split-cd , "A mirage of flesh",  à la même époque. Le power trio nous livre une solide performance et tout est en place pour  la finale qui est assurée par Maximum RNR de Toronto, un groupe punk hardcore qui nous envoie des bombes de 1:30-2 minutes max.  Le band est tight et on voit qu'ils ont beaucoup d'expérience.  Ils finissent leur set avec des covers des Misfits; il n'y a jamais trop de Misfits!  Ils sont encore actifs aujourd'hui, et leur chanteur Louis Durand les a quitté pour être remplacé par Gymbo Jack, qui a oeuvré au sein de Dayglo Abortions de nombreuses années.  J'ai vu Dayglo avec Gymbo Jack il y a longtemps aux Foufs et c'est un méchant malade!

      Septembre 2008.  Un an et demi s'est écoulé depuis cette première virée en "ville" et les shows se sont succédé à un bon rythme pendant ce temps, avec entre autres plusieurs virées à Montréal et Québec, Sherbrooke, St-Hyacinthe, Rimouski, Bonaventure, Châteauguay, etc.  Le groupe est à Québec pour participer au Festival Envol et Macadam, dans un show présenté à la Casbah, sur Saint-Joseph, avec 2 bands de Québec qui ont fini 1ier et 2ième au concours Second Skin.  These Silent Waves ouvrent la soirée, Attack sont deuxièmes et Rodéo Mécanique terminent le show.  Honnêtement, les 2 bands de Québec se font botter le cul solidement par Attack, aucune comparaison possible, tant au niveau de la qualité du spectacle que de celle de la musique!  C'est peut-être aussi dû au fait que les Matanais semblent être les seuls à avoir un public autre que leurs blondes ou chums respectifs!

      Ce qui est cool avec une présence à un festival comme ça, c'est qu'on obtient des passes qui donnent accès à tous les lieux du festival, même le backstage du site principal!  On passe donc le lendemain à Québec pour assister aux spectacles de la journée sur le site extérieur.  Au programme, la journée spéciale du 400 ième de Québec avec des artistes représentant plusieurs nations: Les Wampas et La Phaze de France, GBH d'Angleterre, Moja du Japon, Pennywise des États-Unis, Loco Locass du Québec, etc.  Les bands qui m'ont marqué: tout d'abord, Moja.  Les 2 membres du band (une fille à la batterie et un gars à la basse et au vocal) mis ensemble pèsent environ la moitié de mon poids, mais ils nous garrochent une tonne de briques dans la face!  Leur set est impressionnant et j'ai l'occasion de les rencontrer backstage pour leur faire part de mon appréciation.  Sympathiques personnages.  Ensuite, les légendaires Wampas, que je n'ai jamais eu l'occasion de voir live.  C'est toute une leçon de rock'n'roll!  Leur spectacle est écoeurant et le chanteur se permet même une virée dans les airs sur un coussin géant porté par la foule. Vraiment un excellent show.  Loco Locass?  Pas tellement mon genre, mais leur spectacle est bon et on leur pique une de leurs tuques de clown aux couleurs du Canada à l'arrière-scène; elle doit encore traîner sous un banc de la van à travers les sacs de chips et les bouteilles de Jager vides.

     La tête d'affiche est  assurée par Pennywise, un band que j'ai écouté à leur débuts, vers 93-94, mais que j'ai perdu de vue par la suite.  Je ne suis donc pas particulièrement fan mais je décide avec Jo d'essayer de me rendre sur le côté de la scène, c'est le meilleur endroit pour voir un show; on reçoit l'énergie de la foule en plus de celle du band!  Malheureusement, on est rapidement repéré et on doit descendre de là!  Qu'à cela ne tienne, on se reprend de l'autre côté, et cette fois nous sommes 4-5.  Je reste là un certain moment, mais rapidement je repère les speakers du PA sur le devant de la scène et je me faufile pour m'abriter derrière.  Je suis à 8-10 pieds du guitariste et je n'ai qu'à regarder au delà du speaker pour voir les visages des 6-7000 spectateurs qui trippent au fond; c'est pour moi aussi important que le spectacle en lui-même et je sens cette énergie si caractéristique qui frappe la scène.  Je reste là pour quelques chansons, question de profiter de ce moment privilégié et absorber un peu de cette énergie.   Lorsque je disais, dans la présentation de mon blogue, que je m'étais impliqué en musique pour me rapprocher de l'inaccessible et du magnifique, je crois que c'est de moments comme ceux-là dont je voulais parler...

      En passant, s'il y en a qui trouvent que je beurre épais à propos d'Attack of the Microphone, sachez que je pense chacun de ces mots!  Si je n'avais pas crû en eux et adoré leur musique, pensez-vous que j'aurais passé 3 ans à m'impliquer pour pas une cenne, à faire des milliers de km à 8 dans un vieux truck et à dormir sur des planchers d'apparts (ou dans la van)?  Non, je l'ai fait parce que j'adore ça!

    
    
  

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